Les mises en situation des concours de la DGFIP en constituent certainement la partie la plus opaque pour les candidats. C’est tout à fait normal. Il n’y a aucune indication sur les attentes du jury face à telle ou telle situation ou même un programme les concernant. Cet article n’a pas vocation à apporter la réponse absolue à l’ensemble des mises en situation existantes. En effet, il faut comprendre qu’une situation donnée peut recouvrir un champ de réponses extrêmement large.
Toutefois, Mon concours DGFIP vous transmet quelques règles vous permettant d’apporter une réponse constructive qui plaira au jury.
1) Les mises en situation DGFIP kézako ?
Si l’on s’en tient à la définition Wikipédia : « La mise en situation est une technique permettant de placer une personne ou un groupe de personnes dans un contexte visant à simuler une situation précise. La mise en situation a généralement un objectif pédagogique ou d’évaluation ».
Le rapport du jury du concours commun de catégorie C 2019 a enrichi cette définition en indiquant que : « le jury cherchera à tester le bon sens du candidat à travers diverses mises en situation, qui ne nécessitent pas de connaissances techniques ou approfondies du contexte professionnel mais une capacité d’analyse des situations et du bon sens »
Que faut-il comprendre des deux définitions ci-dessus ? Les mises en situation DGFIP vont vous placer dans des situations professionnelles qu’elles soient classiques ou inhabituelles. En effet, que vous présentiez les concours d’agent, de contrôleur ou d’inspecteur, le jury va chercher à évaluer votre aptitude à :
– Analyser ou décomposer une situation ;
– Répondre avec bon sens à celle-ci.
Vous l’aurez compris il n’est pas attendu du candidat des connaissances purement théoriques ou une quelconque compétence technique. Ce serait absurde, vous n’êtes pas encore entré dans la profession et le jury le sait parfaitement.
À noter : cela vaut pour les candidats aux concours externe et interne normal n’ayant pas les connaissances que peuvent détenir ceux qui présentent les oraux du concours interne spécial ou de l’examen professionnel.
2) Répondre efficacement aux mises en situation DGFIP
Fort du constat précédent, nous allons déterminer quels sont les règles à respecter pour répondre avec bon sens aux mises en situation DGFIP.
Règle n°1 : prenez le temps de réfléchir
Certains auront tendance à répondre : « cela va de soi ». Toutefois, combien sommes-nous à avoir déjà répondu du tac au tac avant de se rendre compte de l’absurdité de la réponse ? Ce n’est pas une mauvaise chose de se laisser quelques secondes pour assimiler les enjeux inhérents à une situation donnée. Cela montre au jury que vous ne réagissez pas avec impulsivité. Par ailleurs, cela vous permettra d’effectuer une analyse plus approfondie de la situation.
Règle n°2 : analyser la mise en situation
Que recouvre l’analyse d’une situation ? Lorsque vous devez faire face à une mise en situation il convient de décortiquer l’ensemble des éléments qui vous sont soumis.
Prenons un exemple : « Vous êtes dans un box près de l’accueil d’un service des impôts des particuliers et vous traitez le dossier d’un contribuable. Vous entendez des cris à l’accueil. Un contribuable particulièrement énervé s’en prend verbalement à vos collègues. Les cris s’intensifient, que faites-vous ? »
Procédons à l’analyse de cette situation :
– La première chose à relever c’est que vous n’êtes pas seul, vous êtes en présence d’un contribuable et en plein traitement de son dossier. Cela ne vous octroie pas la liberté de mouvement que vous souhaiteriez.
– Y-a-t-il d’autres personnes à l’accueil susceptibles de calmer le contribuable en colère ?
– Disposez-vous d’un combiné à proximité afin de pouvoir prévenir un supérieur hiérarchique, ou un collègue de l’incident actuel ?
– « Les cris s’intensifient », la situation revêt donc une dimension d’urgence. La sécurité de vos collègues est des autres contribuables est en jeu.
Règle n°3 : faites profiter le jury de votre analyse
Ne gardez pas jalousement votre analyse pour vous. Si vous vous contentez d’apporter une réponse sans exposer votre cheminement intellectuel c’est un peu comme si vous répondiez à un problème sans faire part de votre raisonnement.
Reprenons l’exemple précédent. Si vous dites simplement : « je me rends à l’accueil apporter mon aide à mes collègues » le jury n’a aucune idée de ce qui vous amène à cette réponse.
Or, si vous soulevez l’ensemble des interrogations susmentionnées et que vous indiquez que : « compte tenu de l’urgence et du fait qu’il m’incombe de prendre connaissance d’une situation qui met potentiellement en danger mes collègues et les contribuables, je me rends dans le hall d’accueil », vous faites bénéficier le jury de votre analyse.
Comprenez qu’il n’y a pas une seule bonne réponse, ce n’est peut-être pas celle que le jury attend. Cependant, cela montre que vous êtes en capacité d’analyser une situation et de prendre une décision.
Règle n°4 : faites preuves de bon sens
Qu’est-ce que le bon sens ? Si l’on s’en tient à la définition du robert il s’agit de la « capacité de bien juger, sans passion ».
Que doit-on retenir dans cette définition ? « Sans passion ». S’il y a bien une chose qui est attendue lorsque vous êtes mis en situation c’est votre caractère dépassionné.
Souvent il va s’agir de situations inhabituelles ou absurdes. Or, le piège c’est de réagir sous le coup de l’émotion ou de vouloir jouer les héros. Dans l’exemple du contribuable agressif, si le jury vous indique que le contribuable sort une arme et menace les agents, répondre que vous tentez de le désarmer est certainement la pire décision possible. Vous réagissez avec passion sans prendre le temps de réfléchir à la dangerosité de la situation.
Évidemment personne ne sait précisément quel serait sa réaction dans cette situation. Reprenez simplement la logique précédente : « j’analyse la dangerosité de la situation et je pense avant tout à ma sécurité et celle des personnes sur place en évitant d’accroitre l’agressivité du contribuable. J’essaie de le raisonner en attendant que les secours soient prévenus ».
Règle n°5 : pensez aux droits et obligations des fonctionnaires
Les mises en situation DGFIP font appel au bon sens du candidat et à sa capacité à analyser une situation. C’est indéniable. Cependant, elles seront en général intimement liées aux obligations qui incombent au fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Par exemple, lorsque l’on vous demande si vous devez accepter une boite de chocolat de la part d’un contribuable particulièrement satisfait de votre travail, il y a une question sous-jacente : « dérogez-vous aux obligations d’intégrité, d’impartialité et de probité qui incombent aux fonctionnaires ? ».
Évidemment, la pratique veut que de nombreux services acceptent de recevoir cette boite de chocolat. Il faut faire la part des choses entre les obligations statutaires et le bon sens. Pensez tout de même à analyser la situation en mettant en évidence les droits et obligations des fonctionnaires avant de vous décider.
Règle n°6 : décidez-vous !
Vous avez analysé la situation avec bon sens, il convient désormais de prendre une décision. Or, bien souvent les candidats ne parviennent pas à se positionner. Ils hésitent à faire de part de leur point de vue et mettent en balance les solutions possibles. Le rapport du jury du concours d’inspecteur des finances publiques 2019 précise : « cette partie d’entretien a mis en exergue des difficultés à prendre une décision ».
Vous devez impérativement vous décider, une mise en situation vous amène à trancher. Positionnez-vous mais faites-le après avoir soigneusement analysé la situation et exposé les solutions envisageables.
À vous de jouer !